Revue de presse The Sun is blue like the eggs in winter sortie 1998 (Tripsichord) les Inrocks magazine n 155 , page 52 Il y a quelques annees, pour perpetuer l'esprit (?) des grands noms du rock francais (d'Henri Salvador au Bonheur Des Dames), ce pays inventait le concept de rock'n'drole. Triste page de notre histoire, ou il fallait pour etre dans le coup porter un nez de clown et jouer des reprises de Dutronc arrosees au gros rouge. Groupe francais souvent drole, Dionysos ouvre son second album par une reprise de Dutronc. Heritier (sous reserves) des Wampas ou des VRP - pour le second degre et les paroles -, cousin de Deche Dans Face - pour l'esprit garage -, affuble de surcroit d'un patronyme de groupe prog-rock barbu, Dionysos est donc enervant. Mais surtout pour ses chansons, invraisemblables idioties qui proposent a l'auditeur un lavage de cerveau au Karcher. A Valence, Dionysos a seche tous les cours de solfege, jamais mis les pieds dans un magasin d'instruments de musique. Par contre, le groupe a sans doute ecoute les Butthole Surfers et collectionne les disques du label Shimmy Disc. Sur cet album, Dionysos pratique encore la cretinerie abrasive, le psychedelisme trepane, entre les gimmicks mongolo-bruitistes de Ween et La Danse des canards - des canards decapites, qui font gicler du sang partout. Un etrange orchestre de rock'n'drole, qui rit tout jaune, bave, grince des dents mais n'oublie jamais d'ecrire des chansons. Admirable parcours - sans fautes ni garde-fous - que celui d'un groupe qui, parti de Dutronc, finit dans les poubelles de Jad Fair ou Beck. Folk deviant, plus dada que Dadi. Insouciant, inconsequent, pas tres serieux mais franchement precieux. Stephane Deschamps 10 juin 1998